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    J'écris dans mon journal :

     

    J’écris dans mon journal

    Des mots pour les mots,

    Des mots pour la phrase

    Une phrase pour rien

    En quête de destinée.

    J’écris des mots pour initiés

    Initiés ? Initiés à quoi ?

    Mon langage a un code

    Impossible à décoder

    Tout le monde peut l’entendre,

    Qui peut l’interpréter ?

    Sournoise impression

    D’un langage décalé

    Comme un personnage

    Cheminant hors de ses souliers.

     

    J’écris dans mon journal

    Le bonheur poétique

    Les mots se font silence

    La phrase tend l’oreille

    Mon journal est secret

    Dans un champ de respect

    Mon jardin de mots

    Se cultive en interne

    Sans engrais, sans regrets

     

    Je laisse courir ses mots

    Sur le grain de ma peau

    Comme tendre caresse

    D’un amour plein d'ivresse

    En souriant au jour

    Que la nuit a fait naître

    De quelques syllabes

    Emportées par le vent

    Et je m’étonne encore

    Je m’étonne toujours

    Du bonheur de la phrase

    Qui murmure à mon oreille

    Sa joie d'être vivante.

     

    ABC

    (la troisième strophe est une reprise)


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  • J'écris mon journal :

     

    L’enfant, solitaire, tenait toujours un bâton dans la main.  Jamais il ne se mélangeait avec les autres enfants. Le gardien du square le regardait, chaque jour arriver, à 17h, avec un vieux monsieur qui s’asseyait sur un banc et lisait son journal. L’enfant s’asseyait un peu plus loin, sur un autre banc. La tête baissée, balançant ses jambes en cadence, il regardait obstinément par terre, griffonnant quelques figures géométriques du bout de son bâton. Quand 18h sonnait au clocher de l’église, le vieux monsieur repliait son journal, il faisait un signe au bambin, et tous les deux repartaient, main dans la main, sans échanger une seule parole.

    Un jour, intrigué, le gardien s’approcha de l’enfant, toussa pour lui signaler sa présence. L’enfant leva la tête, puis la rabaissa aussitôt. Le gardien lui dit :

    -       Pourquoi restes-tu seul ?

    L’enfant ne répondit pas, alors l’homme insista :

    -       Il y a pourtant le toboggan, les balançoires, le tas de sable, tu pourrais jouer avec les autres enfants.

    L’enfant, toujours muet, secoua négativement la tête.

    Le gardien n’insista pas, et repris sa tournée d’inspection dans le jardin communal.

    Le lendemain, il revint près de l’enfant, et lui dit :

    -       Que fais-tu avec ton bâton ?

    Alors, avec son air le plus sérieux l’enfant répondit :

    -       J’écris mon journal, pendant que grand-père lit le sien.

    -       Ton journal ? S’exclama le gardien

    -       Oui dit l’enfant, mon journal, c’est important d’avoir  un journal.

    -       C’est vrai, sourit le gardien, en jetant un œil vers le vieil homme.

    L’enfant ajouta, d’un air rêveur :

    -       Je l’écris pour les oiseaux, les oiseaux emportent mes mots dans les nuages, les nuages les emportent à l’autre bout de la terre.

    -       À l’autre bout de la terre, s’étonna le gardien.

    -       Oui, répliqua l’enfant, à l’autre bout de la terre, c’est là qu’est parti mon ami.

    -       Ah bon, dit le gardien en se grattant la tête.

    -       Mon ami, reprit l’enfant, voit mes mots dans les nuages.

    -       Est-ce qu’il te répond ? Demanda le gardien.

    -       Il me répondra, soupira l’enfant, il me répondra.

    Il se tut. Il semblait préoccupé. Son silence dura pendant quelques instants, puis il ajouta :

    -       Il me répondra quand il saura lire.

    Le gardien lui caressa les cheveux et s’éloigna lentement, laissant l’enfant écrire son journal pour les oiseaux.

     

    ABC

     

    (demain," j'écris dans mon journal")

     

    Participation de :

     

    Jill Bill

    Colette

     

    Merci aux autres participants éventuels de se manifester en commentaire que je rajoute leur lien

     

    ABC

     

     

     


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    Espace

     

    Espace dégagé

    les nuages sont derrière

    - je vole à vue

    ***

    Toujours plus haut

    toujours plus loin

    soif de grands espaces

    ***

    Renfermé sur lui-même

    dans un espace pollué

    le monde s'intoxique

     

    ABC

     


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  • Première escale, jeudi poésie :

     

    Pieds à terre

    Pour pieds marins

    Les matelots au port

    Aguichent la donzelle

     

    L’escale sera brève

    Les ardeurs passagères

    Demain ils hissent les voiles

    La mer les appelle

     

    Jamais d’attaches

    Pour nos jeunes matelots

    Les cœurs un peu fripons

    Ailleurs se consoleront

     

    ABC

     

    Escales chez :

     

    Jill Bill

    Martine 85

    Dômi

    Églantine

    Josette

    Jeanne Fadosi

    Lénaïg

     


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  • Myriam

     

    Myriam

     

    Myriam

     

    Myriam

     

     Myriam,

    c'est là qu'elle se cache parmi ses sœurs et ses amies.

    Pourront-elles venir dans la cour de récréation en bouquet ?

     

    ABC


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