-
J’écris dans mon journal
Des mots pour les mots,
Des mots pour la phrase
Une phrase pour rien
En quête de destinée.
J’écris des mots pour initiés
Initiés ? Initiés à quoi ?
Mon langage a un code
Impossible à décoder
Tout le monde peut l’entendre,
Qui peut l’interpréter ?
Sournoise impression
D’un langage décalé
Comme un personnage
Cheminant hors de ses souliers.
J’écris dans mon journal
Le bonheur poétique
Les mots se font silence
La phrase tend l’oreille
Mon journal est secret
Dans un champ de respect
Mon jardin de mots
Se cultive en interne
Sans engrais, sans regrets
Je laisse courir ses mots
Sur le grain de ma peau
Comme tendre caresse
D’un amour plein d'ivresse
En souriant au jour
Que la nuit a fait naître
De quelques syllabes
Emportées par le vent
Et je m’étonne encore
Je m’étonne toujours
Du bonheur de la phrase
Qui murmure à mon oreille
Sa joie d'être vivante.
ABC
(la troisième strophe est une reprise)
18 commentaires -
L’enfant, solitaire, tenait toujours un bâton dans la main. Jamais il ne se mélangeait avec les autres enfants. Le gardien du square le regardait, chaque jour arriver, à 17h, avec un vieux monsieur qui s’asseyait sur un banc et lisait son journal. L’enfant s’asseyait un peu plus loin, sur un autre banc. La tête baissée, balançant ses jambes en cadence, il regardait obstinément par terre, griffonnant quelques figures géométriques du bout de son bâton. Quand 18h sonnait au clocher de l’église, le vieux monsieur repliait son journal, il faisait un signe au bambin, et tous les deux repartaient, main dans la main, sans échanger une seule parole.
Un jour, intrigué, le gardien s’approcha de l’enfant, toussa pour lui signaler sa présence. L’enfant leva la tête, puis la rabaissa aussitôt. Le gardien lui dit :
- Pourquoi restes-tu seul ?
L’enfant ne répondit pas, alors l’homme insista :
- Il y a pourtant le toboggan, les balançoires, le tas de sable, tu pourrais jouer avec les autres enfants.
L’enfant, toujours muet, secoua négativement la tête.
Le gardien n’insista pas, et repris sa tournée d’inspection dans le jardin communal.
Le lendemain, il revint près de l’enfant, et lui dit :
- Que fais-tu avec ton bâton ?
Alors, avec son air le plus sérieux l’enfant répondit :
- J’écris mon journal, pendant que grand-père lit le sien.
- Ton journal ? S’exclama le gardien
- Oui dit l’enfant, mon journal, c’est important d’avoir un journal.
- C’est vrai, sourit le gardien, en jetant un œil vers le vieil homme.
L’enfant ajouta, d’un air rêveur :
- Je l’écris pour les oiseaux, les oiseaux emportent mes mots dans les nuages, les nuages les emportent à l’autre bout de la terre.
- À l’autre bout de la terre, s’étonna le gardien.
- Oui, répliqua l’enfant, à l’autre bout de la terre, c’est là qu’est parti mon ami.
- Ah bon, dit le gardien en se grattant la tête.
- Mon ami, reprit l’enfant, voit mes mots dans les nuages.
- Est-ce qu’il te répond ? Demanda le gardien.
- Il me répondra, soupira l’enfant, il me répondra.
Il se tut. Il semblait préoccupé. Son silence dura pendant quelques instants, puis il ajouta :
- Il me répondra quand il saura lire.
Le gardien lui caressa les cheveux et s’éloigna lentement, laissant l’enfant écrire son journal pour les oiseaux.
ABC
(demain," j'écris dans mon journal")
Participation de :
Merci aux autres participants éventuels de se manifester en commentaire que je rajoute leur lien
ABC
21 commentaires -
Espace dégagé
les nuages sont derrière
- je vole à vue
***
Toujours plus haut
toujours plus loin
soif de grands espaces
***
Renfermé sur lui-même
dans un espace pollué
le monde s'intoxique
ABC
15 commentaires -
Pieds à terre
Pour pieds marins
Les matelots au port
Aguichent la donzelle
L’escale sera brève
Les ardeurs passagères
Demain ils hissent les voiles
La mer les appelle
Jamais d’attaches
Pour nos jeunes matelots
Les cœurs un peu fripons
Ailleurs se consoleront
ABC
Escales chez :
16 commentaires -
Myriam,
c'est là qu'elle se cache parmi ses sœurs et ses amies.
Pourront-elles venir dans la cour de récréation en bouquet ?
ABC
25 commentaires