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Cela faisait bien longtemps que je ne vous avais pas partagé mes lectures :
Christian Signol : « Sur la terre comme au ciel »
Histoire d’un père Ambroise et d’un fils, Vincent, séparés par le destin… Pourquoi Vincent parti au Canada n’envoie-t-il plus de nouvelles ? Ode à la nature, à l’envol des oiseaux et à leur vie aux étangs du Touvais, campagne berrichonne, aux grands espaces du nord québécois comme un voyage sur les ailes des oiseaux…
« Être au plus près de la nature entretient l’espoir et redonne vie. »
Un beau roman sur l’amour d’un territoire et sur la force des relations père-fils.
Jean d’Amérique : « Soleil à coudre »
« Tu seras seule dans la grande nuit », prophétie de Papa à la jeune Tête Fêlée. Ils vivent à trois, Papa, Tête Fêlée et sa mère Fleur d’orange dans la misère d’un bidonville haïtien. Tête Fêlée observe les adultes : la violence, le sexe, la drogue, la corruption. Elle essaie de se forger un avenir. Son enfance est meurtrie et piétinée face à la cruauté d’une vie sans pitié.
Magnifique écriture poétique malgré l’horreur des faits.
Mathieu Delaunay : « Pour tout l’or du monde »
M. Delaunay chargé de communication d’ONG québécoises est journaliste et vit à Montréal. A travers huit nouvelles, ils nous parle de « personnages » aux destins chahutés, disséminés aux quatre vents de la Belle Provinces : une baleine dans le golf du Saint Laurent, une activiste écologique pourchassant les chasseurs en Gaspésie, Une inuite dans le grand nord,…
Très inégal suivant les nouvelles. J’ai été un peu déçue.
Jean-François Chabas : « Ils ont volé nos ombres »
Australie 1929, Bagea qui a une mère aborigène et un père irlandais qu’elle n’a pas connu, devient bien trop tôt doublement orpheline à 11 ans. Le roman raconte sa longue marche solitaire vers le nord évitant les blancs et les périls de la nature. Sur son chemin elle adoptera une femelle dingo (chien sauvage) et rencontrera Wan de la tribu des yawijibaya qui lui annonce qu’elle est le « témoin » rechercher par sa tribu… Nous voilà plongé dans la complexité des relations blancs et aborigènes comme entre tribus aborigènes…
Étrange, envoutant et permettant de faire un pas vers la connaissance des uns et des autres.
Mélissa Da Costa : « Tout le bleu du ciel »
« Jeune homme de 26 ans, condamné par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage », c’est l’annonce qu’il fait paraître dans le journal pour échapper au poids des angoisses et des attentions pesantes de sa famille, doutant fort d’avoir une réponse… La réponse est arrivée et il met son projet à exécution…
Joanne et lui vont partir à l’aventure en ignorant tout l’un de l’autre…
Malgré les quelques invraisemblances tout est beau dans ce roman, les Pyrénées, la découverte des autres, l’écriture, les nombreuses citations… Je me suis laissée emporter par ces deux personnages hors normes et ai dévoré le roman jusqu’au point final…
Marc Dugain : « La volonté »
Pas toujours facile de parler de ses parents et pour le fils de parler de son père… Marc Dugain retrace ici la vie de son père et la difficulté de trouver sa place de fils à ses côtés. A travers l’histoire familiale, se lit l’histoire de la France des années 1940 à 1980… (thèmes abordés : La polio, la Bretagne, les gueules cassées, recherche scientifique, place de la femme). Émotion et tendresse. Un beau livre !
Christine Angot : « Le voyage dans l’Est »
Prix Médicis 2021
Christine qui vivait avec sa mère avait cru son père décédé. Elle le rencontre pour la première fois à 13 ans et commence alors un étrange parcours d’inceste vécu entre amour et haine avec beaucoup d’interrogations… Le style est très cru et la blessure malgré l’écriture du livre ne pourra jamais se refermer car avant sa parution son père est décédé…
J’ai lu ce livre car il était proposé aux lycéens dont les classes participaient au prix Goncourt des lycéens… J’ai été très surprise que l’on puisse leur proposer un tel livre à leur âge…
Une psychothérapie de plus de l’auteur...
Clara Dupont-Monod « S’adapter »
Prix Fémina et prix Goncourt des lycéens 2021
Une cour, une maison, une famille dans le pays cévenole. Les pierres de la cour racontent ce qu’elles voient et ce qu’elles devinent : l’amour inconditionnel de l’aîné, la colère et le dégoût de la seconde, le terrible handicap du troisième et le rôle du petit dernier qui essaie de recoller les morceaux du puzzle familial et de faire enfin sourire ses parents.
Une idée originale et un peu déstabilisante de faire parler les pierres pour raconter le traumatisme de la vie d’une famille confrontée à la naissance et au quotidien d’un enfant handicapé… Tout reste impersonnel, les membres de la famille sont décrits mais n’ont pas de prénoms et j’ai dû plusieurs fois me remettre en mémoire que c’était les pierres qui racontaient… Un livre poignant.
Laetitia Colombani : « Le cerf-volant »
Brisée par un drame personnel Léna quitte la France et son poste d’enseignante pour partir en Inde au bord du Golf du Bengale… Rencontres, espoirs, désillusions, arrivera-t-elle à changer la vie des enfants nés dans la « mauvaise » caste par la scolarisation, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ? Un pari fou à réaliser avec Janaki, Preeti et les autres… Toute la condition des enfants de là-bas, dans un beau roman idéaliste.
Nicole Bacharan, Dominique Simonnet : « Les grands jours qui ont changé l’Amérique »
23 épisodes racontant chacun un évènement marquant depuis l’origine de L’Amérique jusqu’à aujourd’hui. Une très intéressante façon de relire l’Histoire et de comprendre les États-Unis d’aujourd’hui…
Une façon aussi de prendre du recul face à la réalité de notre monde et aux rapports entre les hommes et entre les nations.
Facile à lire je recommande.
ABC
(Vous pouvez aller consulter et déposer des commentaires sur le blog :
http://aufildeslivres42.blogspot.com/
ces résumés y seront publiés d'ici une dizaine de jours)
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Sur une photo de Marine :
« Descendez l’escalier que je vous voie Juliette… »
Mais Juliette ne redescendra plus.
Elle est montée, jadis, marche après marche, jusqu’à la cour du château, puis jusqu’à la tour du donjon… N’ayant pas de sœur Anne, elle est montée, elle-même, scruter l’horizon…
« Descendez l’escalier que je vous voie Juliette, descendez l’escalier que je vous voie. »
- Arrête de t’égosiller, Roméo, Juliette ne descendra pas…
Personne ne sait ce qu’elle a vu de là-haut. Tout le monde ignore ce qu’elle a découvert dans la tour. Le mystère est entier, les troubadours en ont fait une légende.
La légende dit que Juliette, une nuit sans lune, a rejoint son petit coin de paradis. Elle y vit sereine, bien loin du chevalier qui l’emprisonnait d’un amour étouffant… Et que, malgré tout, chaque jour, son Roméo revient supplier au pied de l’escalier :
« Descendez l’escalier que je vous voie Juliette. Descendez l’escalier que je vous voie. Descendez l’escalier que je voie votre tête…* »
ABC
* https://www.youtube.com/watch?v=AJ5kzjXTUvI
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Pour la photo de la semaine de Patricia :
Voyage floral
sur une soucoupe volante
je plane
ABC(le clic s'impose)
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Tout petit déjà, implicitement, il le savait, il le sentait, sans pouvoir ni l’exprimer, ni l’expliquer… Il connaissait les bruits de couloir, les murmures derrière son dos, les regards compatissants :
« Il est beau, mais… »
« Il est secret, pas vraiment de sa faute, il paie la facture comme la fracture… »
« Il est à plaindre, le pauvre… »
Il était seul surtout, jour après jour, seul… Les grands étaient grands. Les grands avaient quitté le logis. Ils avaient eux-mêmes leurs petits…
Lui, était petit, face à quelques jouets, entouré d’un silence pesant. Il y avait bien Dame Nounou pour assurer le quotidien et offrir quelques câlins, son ours en peluche pour les confidences… Que dire de ses parents qui brillaient par leur absence ? Parfois le soir, il avait le droit à un bref bonsoir, un intérêt rapide pour sa journée, juste comme un rappel de sa propre présence…
Plus tard, beaucoup plus tard, intuitivement il comprit, avoir été le tardillon, la tentative d’une illusoire repentance d’un amour vacillant cherchant, en vain, à recoller des souvenirs évanouis… Il s’étiqueta, lui-même, mauvaise rustine, fausse béquille, dommage collatéral d’une fâcheuse alliance.
Il en prit son parti, vécu en célibataire solitaire, derrière sa pipe et un ballon de rouge, engoncé dans son éternel veste en tweed…
Les bruits de couloir, les murmures derrière son dos, les regards compatissants, finirent par s’estomper. Au fil du temps de moins en moins de gens connaissaient son histoire… Dans le village, il restait le brave garçon, ni vraiment bon, ni vraiment méchant, la faute à pas de chance, celui que les voisins saluaient avec indifférence…
Lui, savait qu’il n’aurait pas pu offrir l’amour qu’il n’avait, qu’il n’a jamais reçu… Il mourut, entre parenthèses, un banal soir d’hiver, seul, comme il avait toujours vécu.ABC
Autres participants (lien avec leur site, certains publient le vendredi) :
Jill Bill
Colette
Zazarambette
Martine Martin
Fabrice
Jeanne Fadosi
Prochain thème à publier le samedi 12 mars 2022 sur votre blog :"Les cigogneaux s'envolent, mais heureusement la Cigogne reste"
(petite explication, notre point de rencontre à Panissières est au bar restaurent "la cigogne"
les propriétaires et gérants viennent de changer, ce sont les anciens gérants qui ont donné le thème avant de partir.)Comme d'habitude, merci de me prévenir avant le vendredi 11 mars à 18h de votre participation
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Clin d'œil à Sedna et à ses poèmes sous le bras :
Poèmes sous le bras
rimes en ballade
douceur d’une balade
vagabondant d’un pas rêveur
au rythme de son cœur
apprivoisant ses vers
en marche avec soi-même
lente promenade vers demain…
ABC
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