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Par abécé le 20 Janvier 2020 à 06:01
Fanfan tient la barre du navire et pense que nous pouvons sans impunité parodier Corneille,
en complétant les trous béants qu'elle a osé creuser dans la tirade de Don Diègue
Ô sujet ! Ô désespoir ! Ô consigne ennemie !
N’ai-je donc tant écrit que pour cette mascarade ?
Et ne suis-je entrée dans les travaux de la quinzaine
Que pour souffrir en un jour pareil tant de clownerie ?
Mon bras, qu’avec sa main experte toutes mes feuilles blanches admire,
Mon art qui tant de fois a franchi cette corvée
Tant de fois affermi le navire de son humour
Trahit donc ma plume, et ne fait rien pour moi ?
Ô tendre souvenir de ma réputation passée !
Écrits de tant de jours en un jour gommés !
Nouvelle imposture, fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d’où tombe mon orgueil !
Faut-il de votre indifférence voir triompher le charabia,
Et griffonner sans vengeance, ou vivre dans la déchéance ?
Fanfan, sois de mon avenir à présent juge :
Ce haut rang n’admet point une femme. sans compassion
Et ton jaloux clin d’œil, par cette quinzaine insigne,
Malgré le choix du thème, m’en a su rendre mesquine.
Et toi, de mes exploits misérable instrument,
Mais d’un mot tout de lettres inutile ornement,
Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette consigne
M’as servi d’escabeau, et non pas de trône,
Va, quitte désormais le navire des croqueurs,
Passe, pour me soulager, en de tout autres mains.ABC
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Par abécé le 16 Janvier 2020 à 10:02
Fanfan tient la barre du navire et pour les jeudis poésie nous replonge dans nos années collège et lycée :
Le texte est tiré d'Athalie de Jean Racine, acte II, scène 5
C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit.
Ma mère Jézabel devant moi s'est montrée,
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.
Ses malheurs n'avaient point abattu sa fierté ;
Même elle avait encor cet éclat emprunté
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage,
Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
« Tremble, m'a-t-elle dit, fille digne de moi.
Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aussi sur toi.
Je te plains de tomber dans ses mains redoutables,
Ma fille. » En achevant ces mots épouvantables,
Son ombre vers mon lit a paru se baisser ;
Et moi, je lui tendais les mains pour l'embrasser.
Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange
D'os et de chairs meurtris et traînés dans la fange,
Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux
Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.Jean Racine
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Par abécé le 17 Décembre 2019 à 06:18
J'habite les Hauts de Hurle-vent
il souffle
il tempête
décoiffe, bouscule, désarticule
l'arbre craque
tout patraque
maison de paille
s'éparpille
maison de bois
s'écroule
comme château de cartes
ma maison n'est pas de briques
en épousant le vent
elle joue au cerf-volant
derrière ses vitres
tout tangue, tout se balance
drôle de danse
j'habite les Hauts de Hurlevent
il gémit
il hurle
rage , s'enrage, déménage
tandis qu'il s'époumone
lentement je fredonne
berceuse du vent
berceuse d'antan
appel au calme
en sa colère
quelque part
il charme
J'habite les Hauts de Hurle-vent
assurément
c'est envoutant !
ABC
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Par abécé le 2 Novembre 2019 à 05:48
Pour le thé ou café du jour d'Ecureuil bleu :
Chaussure :
Je suis chaussure,
Ni chausson,
Ni sabot,
Ni sandale,
Pas moins botte,
Que pompe,
Ou tatane,
Non, chaussure,
Simple chaussure,
Cherchant avec angoisse chaussure à mon pied,
Comment être chaussure sans être paire ?
J’ai rencontré un soulier,
Bien trop cultivé,
Ai fréquenté un escarpin,
Refusant ma main,
J’ai essayé une godasse,
Tellement fadasse,
Une vieille pantoufle,
À bout de souffle,
Un mocassin,
Pas bien malin,
Moi qui suis chaussure,
Basse, fermée et dure,
Pourquoi ne m’avez-vous pas fabriquée,
Montante, ouverte et souple
Pour vivre en couple ?ABC
(reprise d'un ancien texte que j'aime bien)
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Par abécé le 30 Octobre 2019 à 10:22
À l'aube de l'espérance
La brume se lève
déchirant le voile
de trop lourdes souffrances
À l'aube de la joie
les larmes tarissent
naissance d'un sourire
dans la grisaille des jours
À l'aube de l'amour
un champ de silence
pour cueillir en son cœur
le fragile parfum du bonheurABC
(réédition)
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