Rue laide :
Publié le 26 Juin 2022
Comme une réminiscence d’un souvenir lointain, un petit rien réveillant la mémoire :
Juste un mur
quelques mauvaises herbes
le temps est maussade
Je l’ai longé de loin. Les fissures de la vie y étaient inscrites en tristesse de façade. Derrière, j’ignorais ce qu’il cachait. J’y ressentais comme un manque d’attention peut-être juste une absence. Et le temps, le temps qui comptant les jours, les mois, les années marquait de son empreinte une désolation certaine.
Au fil des semaines
la trace d’une négligence
l’horloge tourne
Je n’étais alors qu’une enfant, parcourir cette rue et côtoyer ce mur me plongeait dans une crainte indéfinissable. J’y voyais des animaux étranges, des ombres inquiétantes, des failles que j’observais mi curieuse mi anxieuse. J’accélérai alors le pas sans comprendre ce tourment qui m’envahissait. Instinctivement j’aspirais à la lumière.
Presque au quotidien
de nouvelles dégradations
étrange décadence
Petit à petit j’évitais ce raccourci sur le chemin de l’école. Dans ma tête d’enfant je la nommais la rue laide, et l’abandonnais en même temps que ma peur.
Crainte enfantine
d’une laideur inquiétante
contourner l’obstacle
ABC