Où court la goutte
Perlant sur sa joue
Est-ce pluie ?
Est-ce larme ?
L’eau au mille noms
Ne s’emprisonne
Elle chemine
Elle rigole
Sans rire
Consciente de son charme
Triste de ses drames

La goutte s’unit
Ou sèche
Avec ses sœurs
Elle ruisselle

Où court la goutte
Qui goutte à goutte
Toc et floc
Sur l’écuelle ?
Elle est source
Rafraîchissante
Après la course
Pour la langue en soif
 Qui la lape
Sans souci d’elle

Sur le rocher
Elle éclabousse
Sur la mare
Elle résonne
Onde sonore
Autant que visuelle

Où court la goutte
Qui lentement s’égoutte ?
Note à note
Elle déchiffre les partitions
Des chants chorals de la pluie.


ABC

Pour écouter la chanson : goutte gouttelette de pluie cliquez :

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En cette période où les circonstances font que j'écris moins,
juste l'envie de republier ce texte écrit un jour en écho à Suzâme,
car ma plume est ainsi faite que parfois elle piaffe d'impatience,
autant qu'elle sait rester muette :

Poévie :

Laisser courir les mots
sur le grain de sa peau
comme tendre caresse
d'un amour plein d'ivresse
en souriant au jour
que la nuit a fait naître
de quelques syllabes
emportées par le vent
et s'étonner encore
s'étonner toujours
du bonheur de la phrase
qui murmure à ton oreille
sa joie d'être vivante
 
ABC

Écho du jour :

Ses murmures sont doux,
sa joie est contagieuse,
la laisser s'exprimer
peut-il forcer les sourires
dans la morosité d'une année
chagrinée par ses ombres ?
Je le cois
autant que j'en doute,
je l'espère
autant que j'y crois
et quand sa contagion
renforce mon désir
à ma modeste manière
je lui renvoie son écho

ABC

D'un pétale à l'autre
j'ai vu voler des mots
en aile papillon
n'étaient-ils que de passage ?

Poème-poésie
deux mots
de la rencontre
d'une syllabe posée
au bord d'une rose

Des mots émus
aux couleurs de la vie
mots de tous les jours
que j'embrasse
avant qu'ils ne s'échappent


ABC

Septembre paré du soleil d'été
s’enivre du parfum des vergers.

Pommes et poires
noisettes et raisins
la récolte est généreuse.
Frelons et fourmis s'attablent.

L'automne s'approche à pas feutrés
fenêtres grandes ouvertes
sur les prés alanguis

ABC

De-ci, de-là
juste un nuage
l'été s'impose
aux caprices des vents

Quelques fleurs
relèvent la tête
défilé de mode sporadique
D'un dernier glaïeul
au bras d'un dahlia mauve
sous le regard myope
d'une taupe alanguie

Les prés en soif
espèrent la clémence du ciel
Indifférent
le nuage glisse
vers d'autres horizons

ABC

Noir
d’une nuit sans lune
Le soleil dort encore

Là-bas
une étoile filante

Sur un buisson
Dame luciole
cherche son ver

Fragile
Une flamme vacille

Tout ce qui luit
Éclaire
Allumons la lumière

ABC

Si la vie n'était qu'une chanson
égrainant des notes de bonheur
en milliers de gouttelettes
dans un ruisseau sauvage

Si la vie n'était que quelques mots
jetés sur un papier froissé
en souriants messagers
emportés par le vent

Si la vie n'était que cet instant
offert en partage
comme pétales multicolores
au cœur d'un bouquet

À chaque printemps
elle bourgeonnerait 
main dans la main
avec l'espérance


ABC

(rediffusion)