Chère Capitaine :
Publié le 8 Janvier 2019
A la barre Fanfan, qui nous demande de chercher du boulot et d'écrire notre lettre de motivation, en incorporant au texte des titres de chansons de Charles Aznavour (titres imposés)
Chére Capitaine au court cours,
Par la mamma, je viens d’apprendre que vous embauchiez du personnel de bord pour une durée limitée à la prochaine quinzaine. Je m’voyais déjà au chômage puisque mon patron n’arrêtait pas de répéter qu’ils savaient que comme ils disent tu t’laisses aller. Ils, ce sont les autres, les jaloux, les mauvaises langues, ceux qui n’ont jamais compris l’importance stratégique de mon travail à bord. Alors moi, je viens pleurer au creux de mon épaule, non pardon, de la vôtre, car il faut savoir qu’hier encore, j’étais membre d’un équipage qui cultivait les plaisirs démodés de quelques vieux Capitaines au long cours. Brusquement, à la troisième escale, ils m’ont débarquée, sans préavis, sans le sou et sans bagage.
Je vous en prie, vous en supplie, chère Capitaine, ne me laissez pas dériver et tomber dans la bohème. En tant que saltimbanque, j’ai toujours animé la vie à bord et je vous assure que non, je n’ai rien oublié des ficelles de mon métier, comment en aurais-je eu le temps ?
Et si même il fallait que je hisse les voiles, je pourrais fort bien tirer quelques cordages, quoique, je préfèrerais être le clou du spectacle, l’ambiance sur un navire, croyez-moi, cela est tellement important...
J’ai bien compris que sur Le Croqueur de Mots, il n’y a pas d’excuse, s’il pleut je mettrais mon ciré, s’il vente je m’accrocherais au mât, s’il neige, je mettrais mon bonnet. Je vous promets que jamais, au non jamais, je ne me révolterais car j’ai une frousse bleue des rats…
Chère Capitaine, une quinzaine est vite passée, ne m’abandonnez pas sur le quai. Je vous en serais toujours reconnaissante.
Dans l’attente de votre réponse, je m’incline et vous présente mon dévouement respectueux
ABC