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Rencontre inattendue à la montagne :
Née poussière d’étoile à l’âme vagabonde, j’ai voulu visiter le monde, connaître notre galaxie. Une belle nuit de pleine lune, sans crier gare, j’ai pris la poudre d’escampette et je me suis laissée porter par un champ d’ondes gravitationnelles, pour quitter mon chez moi et partir à l’aventure…
J’ai rencontré de nombreuses cousines plus ou moins brillantes qui m’ont traitée d’imprudente…
D’étoile en étoile, je commençais à me lasser quand un vent violent m’a projetée en haut d’un pic rocheux sur lequel je me suis accrochée en tremblant. Où pouvais-je bien être ? Rien ne ressemblait à ce que je connaissais. J’osais à peine baisser mon regard sur les environs et je me cramponnais de toute mes forces sur ce promontoire de pierre qui me servait de piédestal.
Petit à petit mon regard s’habitua et je scrutais les environs avec attention. Tout était beau, étrange et si nouveau pour moi… Barres rocheuses et dômes blancs s’harmonisaient entre pics et monts, courbes et abrupts, rocs et neige… J’écarquillais les yeux et aperçus des tiges articulées, souples et gracieuses, qui dévalaient les pentes… Je cherchais un moyen de mieux m’en approcher quand un oiseau noir au bec jaune, un chocard, me cria :
- Ne t’approche pas malheureuse, tu pourrais t’en repentir.
- Mais où suis-je ?
- En montagne, sur la terre.
- La terre ??? Elle est belle !
- Belle mais dangereuse.
- Dangereuse ?
- Ce sont les hommes qui le sont.
- Les hommes, qu’est-ce que c’est ?
- Ceux que tu vois skier sur les pistes…
Je restais perplexe un moment, des hommes, skier, des pistes, tout cela m’était inconnu et tellement inattendu… Le chocard reprit
- Si tu t’approches d’eux, toi qui est poussière, je ne donne pas cher de ton avenir, entre brosse, eau, tambour, lave-linge, aspirateur…, tu risquerais fort de passer un sale quart d’heure.
L’oiseau s’envola sans même un au revoir.
- Brosse, eau, tambour, lave-linge, aspirateur ????
Je ne comprenais aucun de ces mots barbares, et j’avais une envie folle de m’approcher quand un fort courant ascendant m’arracha de mon perchoir direction plein ciel…
J’ai mis bien longtemps à comprendre que le chocard avait raison et que le courant ascendant m’avait sauvée de bien des tourments… Aujourd’hui, ayant réussi après mille péripéties à rejoindre mon petit coin étoilé, je rêve souvent de ces tiges articulées, souples et gracieuses qui m’ont tant surprise et que l’oiseau nommait « Hommes ».ABC
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"l'ardeur"
ABC
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Commentaires
Nous sommes tous né d'une poussière d'étoile, tous reliés aux pierres du chemin, aux arbres, aux animaux, aux vagues de l'océan mais tu as raison, le plus destructeur c'est l'homme qui abat des forêts juste pour son propre plaisor
bises et bonne journée
Le risque était grand mais peut être cette étoile aurait pu oser et risquer s'approcher encore...mais c'est une autre histoire...
Un conte pour enfants et adultes, compliments Annick
J'ai toujours beaucoup aimé les livre de Hubert Reeves même si pour les tous premiers il me fallait m'accrocher, n'ayant fait que très peu de physique. Poussières d'étoiles, oui sans doute les humains en sont aussi et pour l'instant bien dangereux pour la planète. Une très beau conte.
et désolée de ne pas avoir eu le temps d'être au rendez-vous.
Superbe ton texte Annick. Surprenante cette rencontre pour cette étoile loin des préoccupation des hommes !
Bises et bon samedi
C'est un très joli conte, j'adore !
Merci pour ce magnifique partage.
Bisous et douce journée.
Un joli conte étoilé, mais...heureusement que cette petit étoile est remonté vers les cieux!
Oh ! Comme c'est BEAU Annick ! Merci pour cette magnifique page en ce jour ! Mille bravos ! Amitiés♥
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J'ai beaucoup apprécié ce joli conte, bravo ma chère Annick, c'est très beau.