• Connais-tu l’histoire du chat qui dort ?

    C’était un chat, un bon gros chat, ni plus, ni moins malin que son voisin. Juste un chat relatant la vie d’un charlatan, paresseux s’il en fut, penseur de son état. Le premier dormant tout le temps, le second rêvant autant… L’histoire aurait put s’arrêter là, tout simplement, l’un ronronnant l’autre méditant, rien vraiment de très passionnant… Un Raminagrobis, sans trône de justice, et un philosophe sans public, sans artifice…

    Oui mais, pour empêcher l’histoire de tourner en queue de boudin, arrive un petit malin, sans éducation, sans manière qui veut faire le fier, en sautant de sa gouttière, avec l’agilité des cats retombant toujours sur leurs pattes. D’un bon d’un seul, il s’élance de son sixième étage, pour retomber cul par-dessus tête au pied du Père Lustucru qui n’y croit plus… Raminagrobis ne se réveille pas… Son charlatan attend, bras ballants…

    Et depuis que cette histoire tourne en boucle, en cherchant  une porte de sortie, la Mère Michel crie par la fenêtre…

    Un rien suffit pour faire naître une chanson.

     

    ABC

     

    Thème de la semaine des impromptus,

    Vous pouvez découvrir les trois photos devant nous inspirer

    Ici


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  • Je me suis toujours demandée comment ils s’étaient rencontrés ? J’ai toujours cru qu’ils étaient mal associés et pourtant………. Me suis-je toujours trompée ?

    Lui avançait dans la vie, solitaire, aimant se taire. Autodidacte, il parlait quatre langues et lisait passionnément  les livres en version originale. Sans voiture, sans monture, il marchait, les yeux ouverts et les oreilles aux aguets avec une éternelle paire de jumelles à son cou. Ses poches étaient percées au propre comme au figuré, il n’avait pas de clef, pas de bagages mais la tête dans les nuages, l’esprit souvent en voyage. Il cheminait posément, vivait de l’air du temps, il était vol au vent…… « Vol au vent » souriait-elle en fredonnant,  vol au vent et bon amant…… Mais au fond que sait-on vraiment des gens ?

    Elle était décidée, appliquée et organisée. Elle faisait tourner la maisonnée, c’est elle qui avait les clefs dans son sac avec les sous et les papiers… Dans ses poches juste un mouchoir, un mouchoir en papier, un mouchoir à jeter… Elle avait beaucoup étudié, en dehors de sa langue ne parlait que l’anglais d’un air très satisfait, mais connaissait l’histoire et la géographie de nombreux pays… C’est elle qui conduisait et cela lui plaisait… C’était une rapide, oui rapide, trop rapide parfois. Comment pouvait-il la suivre à ce rythme-là, dans ses débats et ses ébats ?... Mais au fond que sait-on des gens que l’on croise ici-bas ?

    Leur maison, une chaumière, au bord de la mer, dans laquelle rentraient de nombreux courants d’air, mais aussi, au fil du temps, quelques passants qui le trouvait assis dans un fauteuil défoncé qui lui était réservé. Elle était bien souvent devant une petite table servant de bureau, là elle répondait au courrier ou réglait quelques papiers, à peine posée prête à s’en aller,…  À part le whisky du dimanche et la sortie du vendredi pour rencontrer une vieille amie  avec qui ils jouaient au rami, je ne leur connaissais pas de manies… Mais au fond   que sait-on des gens que l’on ne voit pas souvent ?

    Je me suis toujours demandée comment ils s’étaient rencontrés ? Pourquoi s’étaient-ils associés ?

    J’ai cru comprendre que cela s’était passé un été sur un chemin côtier où toute la journée, elle avait pédalé sur son V.T.T.,  pour finir par dérailler. Il était alors apparu, ses jumelles autour du cou, se promenant nonchalamment au gré du vent en sifflotant. Sans rien dire il l’avait aidée la regardant en souriant d’un œil compatissant… Elle était jeune et pressée, il était complaisant et prenait son temps…

    D’année en année, tous les étés, ils se sont retrouvés, ont fini par se marier…

    Il me serait difficile d’en dire plus car que sait-on des gens qui ne se livrent pas vraiment ?

    À regarder leurs yeux, ils étaient amoureux, jeunes comme vieux… Discrets, voire secrets, côte à côte dans la vie, ils avançaient…

    Je les croisais, une fausse banalité, un carrefour obligé, une certaine familiarité, bien forcés de se rencontrer quand on est de la même lignée.

     

    ABC

     

    Reprise d'un texte publié dans mon livre "Pêle-mêle"

    pour le thème de la semaine des Impromptus littéraires

     

     


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  • La fleuriste

     

     Elle était jeune et jolie, banal, me direz-vous, mais tout à fait vrai. Son seul problème était d’avoir consacré tout son temps et toute son énergie à sa passion pour les fleurs, et pour tout ce, qu’avec ses doigts de fée, elle pouvait créer comme compositions plus jolies les unes que les autres… Du mardi matin au dimanche midi, son magasin ne désemplissait pas…

     Le temps avait passé, elle restait jolie, son métier l’épanouissait et cela se voyait au premier coup d’œil. Bientôt, elle doublerait ses vingt ans, et commençait à se demander quand elle composerait elle-même son propre bouquet de mariée…

     Les hommes, les femmes, les enfants venaient chez elle pour lui acheter ou lui faire livrer des bouquets. Elle rêvait, depuis longtemps déjà, du jour, où quelqu’un viendrait pour lui en offrir un personnellement…

     

      - Allons, se disait-elle ce matin, ce n’est pas le moment de rêver, le prochain mariage annoncé allait être somptueux et la mère de la mariée venait de lui demander si elle pourrait s’occuper de l’ensemble de la décoration florale. S’oubliant, elle-même, elle n’avait d’yeux que pour ses fleurs et la façon dont, une fois de plus, elle les mettrait en valeur.

    La fleuriste

      ABC

     

    Mon article pour le mariage des anthologies éphémères

    Si vous ignorez encore de quoi il s'agit cliquer vite sur le lien

     

    Jusqu'à lundi je suis prise à fond par la fête du livre de Panissières

    pas beaucoup de temps pour les blogs

    Merci de vos visites et à bientôt

     

     


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  • En bouquet :

     

    Il y a bien longtemps déjà, je suis née bouton d’or, petite et recroquevillée sur moi-même, je me pelotonnais sur le sein de ma mère qui, avec mon père, venaient de me nommer : Pâquerette

    Pâquerette, c’était si joli quand j’étais petite fille, avec mon cœur jaune, éclat de rire, et mon tutu en pétales blancs. Pâquerette, oui, c’était vraiment charmant, disons, jusqu’à l’âge de dix ans…

    Puis j’ai grandi fine et fluette sur ma tige, pour me métamorphoser en marguerite. J’avançais cœur soleil et mine blanche, dans un champ fleuri d’adolescence…

    Devenant adulte, le fard aux joues, et les yeux papillons, teintée de pourpre et de rose, relevant mes pétales sur mes étamines ocre, en tulipe, je tombais amoureuse d’un volubilis…

    De notre union naquirent une demi-douzaine, d’adorables crocus qui poussèrent et s’épanouirent, sous nos regards de parents étonnés et fiers. Préoccupés de leur santé et de leur avenir, nous craignions, pour eux, les taupes du sous-sol autant que les colères du ciel…

    Les journées passant, sous la pluie, le soleil et le vent, surmontant quelques soucis, en dahlia, je m’étais aguerrie…

    Aujourd’hui hortensia flétri, je suis une mamie. Bientôt l’hiver me couvrira de son manteau blanc et je m’endormirai à jamais…

    Ma vie fut tellement fleurie, qu’avant de la quitter, je voudrais l’offrir comme un bouquet exotique, à toutes les grands-mères qui dans un jardin de tendresse, aiment leurs Pâquerettes…

     

    Et si, par hasard, avant que je ne fane, vous me rencontriez, soyez gentils, appelez moi : Fleur, tout simplement.

     

    ABC

     

    Je reprends, Pour La cour de récré de JB,

    mon texte écrit pour la marguerite des possibles

     

     


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  • Pour les Impromptus qui souhaitent un grand remue-ménage de rentrée, avec le thème suivant :

    si d'un coup d'un seul vous aviez la possibilité de tout changer, vous changeriez quoi en fait ? Faites nous part de vos grands remue-ménage, ou de vos envies de coups de baguette magique, en prose ou en vers.

     

    De mes crayons de couleurs, un point se déposerait sur tous les i de la terre ;

    Au souffle de mon bouffadou, s’envoleraient tous les voiliers de la mer ;

    À la mélodie des notes de mon piano, fredonneraient tous les oiseaux ;

    Le parfum de mes fleurs embaumerait tous les fleuves, tous les ruisseaux ;

    Tandis qu’un train de nuages blancs, bercerait tous les bébés du monde, en une immense ronde.

     

    Ce serait comme un livre d’enfant, écrit par les étoiles, un matin de printemps.

    ABC

     


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