• Lettre au Père Noël :

    A la barre Fanfan, qui nous demande de chercher du boulot et d'écrire notre lettre de motivation, en incorporant au texte des titres de chansons de Charles Aznavour (titres imposés)

     

    Chére Capitaine au court cours,

    Par la mamma, je viens d’apprendre que vous embauchiez du personnel de bord pour une durée limitée à la prochaine quinzaine. Je m’voyais déjà au chômage puisque mon patron n’arrêtait pas de répéter qu’ils savaient que comme ils disent tu t’laisses aller. Ils, ce sont les autres, les jaloux, les mauvaises langues, ceux qui n’ont jamais compris l’importance stratégique de mon travail à bord.  Alors moi, je viens pleurer au creux de mon épaule, non pardon, de la vôtre, car il faut savoir qu’hier encore, j’étais membre d’un équipage qui cultivait les plaisirs démodés de quelques vieux Capitaines au long cours. Brusquement, à la troisième escale, ils m’ont débarquée, sans préavis, sans le sou et sans bagage.
    Je vous en prie, vous en supplie, chère Capitaine, ne me laissez pas dériver et tomber dans la bohème. En tant que saltimbanque, j’ai toujours animé la vie à bord et je vous assure que non, je n’ai rien oublié des ficelles de mon métier, comment en aurais-je eu le temps ?
    Et si même il fallait que je hisse les voiles, je pourrais fort bien tirer quelques cordages, quoique, je préfèrerais être le clou du spectacle, l’ambiance sur un navire, croyez-moi, cela est tellement important...
    J’ai bien compris que sur Le Croqueur de Mots, il n’y a pas d’excuse, s’il pleut je mettrais mon ciré, s’il vente je m’accrocherais au mât, s’il neige, je mettrais mon bonnet. Je vous promets que jamais, au non jamais, je ne me révolterais car j’ai une frousse bleue des rats…
    Chère Capitaine, une quinzaine est vite passée, ne m’abandonnez pas sur le quai. Je vous en serais toujours reconnaissante.

    Dans l’attente de votre réponse, je m’incline et vous présente mon dévouement respectueux


    ABC


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  • Il y a bien longtemps déjà, je suis née bouton d’or, petite et recroquevillée sur moi-même, je me pelotonnais sur le sein de ma mère qui, avec mon père, venaient de me nommer : Pâquerette…
    Pâquerette, c’était si joli quand j’étais petite fille, avec mon cœur jaune, éclat de rire, et mon tutu en pétales blancs. Pâquerette, oui, c’était vraiment charmant, disons, jusqu’à l’âge de dix ans…
    Puis j’ai grandi fine et fluette sur ma tige, pour me métamorphoser en marguerite. J’avançais cœur soleil et mine blanche, dans un champ fleuri d’adolescence…
    Devenant adulte, le fard aux joues, et les yeux papillons, teintée de pourpre et de rose, relevant mes pétales sur mes étamines ocre, en tulipe, je tombais amoureuse d’un volubilis…
    De notre union naquirent une demi-douzaine, d’adorables crocus qui poussèrent et s’épanouirent, sous nos regards de parents étonnés et fiers. Préoccupés de leur santé et de leur avenir, nous craignions, pour eux, les taupes du sous-sol autant que les colères du ciel…
    Les journées passant, sous la pluie, le soleil et le vent, surmontant quelques soucis, en dahlia, je m’étais aguerrie…
    Aujourd’hui hortensia flétri, je suis une mamie. Bientôt l’hiver me couvrira de son manteau blanc et je m’endormirai à jamais…
    Ma vie fut tellement fleurie, qu’avant de la quitter, je voudrais l’offrir comme un bouquet exotique, à toutes les grands-mères qui dans un jardin de tendresse, aiment leurs Pâquerettes…

    Et si, par hasard, avant que je ne fane, vous me rencontriez, soyez gentils, appelez moi : Fleur, tout simplement.

    ABC

    (reprise)


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  •  

    Jouets : 



        L’enfant s’est assoupi abandonnant ses jouets à leurs multiples envies. Avec lui chacun a eu une vie, et bien des soucis…… Ils vont se rattraper pendant que sur son lit, il s’est endormi.
        La poupée de chiffon serre la main de l’ours en peluche tandis que les cubes, sagement, s’alignent, traçant un circuit pour les voitures miniatures.
        La boîte à musique fredonne et les dominos multiplient les cabrioles pour épater les legos dressant une muraille face au robot qui espère entrer dans le château fort délivrer sa Barbie prisonnière d’un dragon enseveli sous les livres de carton…..
         L’enfant se réveille et jette un regard endormi sur ce joyeux fouillis. Il se dresse sur son lit, sourit, le cirque est reparti. Des jouets, il oriente le destin. Il les reprend tous en main pour aujourd’hui et pour demain……

    Les jouets créent la personnalité
    Des enfants qui savent inventer
    Enfants n’oubliez pas de jouer

     

    ABC

    (Rediffusion)


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  • Pour ses six ans, ses grands-parents, chez lesquels il allait régulièrement passer quelques jours en banlieue parisienne, lui avaient demandé ce qu’il souhaitait comme cadeau. Il avait répondu, sans hésitation, « aller au marché aux puces »
    C’est ainsi que le 12 avril 1962, il était parti tôt le matin, avec son grand-père, pour découvrir ce fameux marché dont il avait plusieurs fois entendu parler par ses parents qui y avaient trouvé, disaient-ils, « la perle rare ».
    Arrivés sur place, ils ont commencé à se promener parmi une foule bigarrée complètement inconnue du bambin qui ne savait pas où donner de la tête, et qui dès les premiers instants sembla très intéressé par le moindre étal.
    Plusieurs fois son grand-père lui demanda si quelque chose l’attirait plus spécialement, lui précisant qu’il était prêt à lui donner quelques francs pour qu’il puisse par lui-même marchander un ou deux petits trésors qu’il découvrirait. Mais l’enfant refusa en hochant la tête et continua son inspection minutieuse de chacun des étalages dont il approchait…
    Au bout de deux bonnes heures, ce fut le grand-père qui commença à se lasser et qui lui proposa de s’arrêter pour se reposer un peu en cherchant une buvette pour se désaltérer. L’enfant avait hâte de reprendre leur promenade parmi ce bric-à-brac géant et le grand-père bien décidé à faire plaisir à son petit-fils repris le piétinement d’un stand à un autre… À son grand étonnement, le bambin ne se lassait pas et en redemandait encore et toujours, tant et si bien qu’ils y passèrent la journée entière.
    Le soir, quand bien fatigués, ils retrouvèrent enfin la grand-mère dans leur petite banlieue, celle-ci impatiente les questionna sur leur journée, grand-père répondit qu’il était mort de fatigue et son petit-fils qu’il espérait bien y retourner pour ses sept ans car il avait eu beau chercher il n’avait trouvé ni puces, ni perle rare !


    ABC


    (reprise d'un texte publié, il y a longtemps déjà, dans mon premier blog "Détente en poésie")


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  • Un autre monde

    - S’il doit être autre, autant qu’il soit meilleur. Pire serait sûrement une mauvaise chose.
    - Crois-tu ?
    - Non je ne le crois pas, je l’espère… Une espérance peut en valoir une autre, la mienne va vers le simple, le beau, l’aimable.
    - C’est simple, en effet !
    - À dire, oui, à vivre, je ne sais pas.
    - En doutes-tu ?
    - L’homme est complexe, il se complait dans la complexité. Lui offrir la simplicité, même sur un plateau d’argent, sur une prairie verte, sur un champ d’étoiles ou sur un lac bleu, lui semblera étrange, trop facile, et pourtant…
    - Pourtant ?
    - À quoi bon changer le monde, si ce n’est pour le rendre plus souriant, plus accessible, plus heureux.
    - Naïve ?
    - Non, poète !
    Mon monde serait un nid d’oiseaux, sur un cerisier en fleurs. Le ciel y serait d’azur, la pluie réconfortante et cristalline. Les nuits sous la pleine lune seraient peuplées de rêves mélodieux, au son d’un piano joué à quatre mains, une noire, une blanche, une jaune, et l’autre rouge, pour unir les nations. J’y naîtrais chanson, au bras d’un troubadour. N’entends-tu pas la joie qui se propage dans ce monde sans nuage ?
    - Folie utopique et déraison irréaliste.
    - Tu vois, si déjà toi, tu n’y crois pas, comment convaincre les autres ?
    - En gardant les pieds sur terre.
    - Alors, à quoi bon ? Je préfère mon doux délire impromptu.

    ABC

    (une reprise)


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