• Au prix de l'excellence :

    thème : écrire un texte comprenant les mots suivants, erreur, crépuscule, poubelle, baudruche, colline.


    Au prix de l’excellence :


    Il rentrait dans la classe impassible et silencieux, montait sur l’estrade, posait son cartable sur le bureau. Il ouvrait sa sacoche, sortait les copies du dernier contrôle. Les élèves retenaient leur souffle. D’un ton sec et narquois, il les traitait de tas de chiffons sans valeur, de baudruches dégonflées, d’oiseaux écervelés, puis une à une rendait les copies en commençant par la note la plus basse, invariablement un 4, tout en marmonnant « juste pour l’encre et le papier ». Les notes remontaient très lentement avec une réflexion acerbe pour chacun : « indécrottable », « abomination », « sale torchon », « le gouffre n’est pas loin », « abonnement à la médiocrité », « sombre désespoir », « bonnet d’âne »,… Arrivé à 8, il chiffonnait la copie, la mettait en boule, la lançait dans la corbeille à papiers, sans jamais rater la cible. Il soupirait, demandait à un élève d’aller lui chercher ce brouillon indigne d’une poubelle, puis défroissant la double page, il regardait l’élève concerné et ajoutait : « première lueur, peut-être que vos parents pourront tirer quelque chose de vous ».
    Ceux qui n’avaient pas encore été nommés respiraient, ils étaient dans le petit cinquième de la classe considérés comme à la limite de l’acceptable. La meilleure note, était invariablement aussi 14 avec une dernière tirade « erreur n’est pas faute, mais trop d’erreurs tout de même. Vous avez atteint le haut de la colline, le sommet de la montagne vous reste inaccessible ».
    L’élève qui en septembre commençait avec un 4 savait qu’il n’en décollerait pas. Le chanceux qui atteignait 14 devait s’accrocher aux branches pour continuer à dominer la mêlée des incapables. Pour tous, l’espoir d’un crépuscule restait hautement improbable.
    Nous étions en cours de physique, l’année de terminale. Quand les résultats du bac tombaient, pas un seul élève de la classe n’avait en dessous de la moyenne. Plusieurs d’entre eux recevaient les félicitations du jury.
    À l’annonce des notes d’examen, il disait, goguenard, « j’ai toujours su que vous aviez un excellent professeur ».

    ABC

     

    Autres participants :

    Jacou 33

    Jeanne Fadosi

    Jill Bill

    Colette

    gaité

    Ghislaine53

     Si je ne vous ai pas noté merci de signaler le lien de votre texte en commentaire.

     

    Prochain thème à publier sur votre blog le samedi 11 février :

    "Un écrin pour la St Valentin, mais déception !"

     

     


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  • Superstition :

     

    Hasard ou clin d'œil

    que ce vendredi treize

    juste un pied de nez

    ***

    Miaulement nocturne

    la nuit tous les chats sont gris -

    faites de beaux rêves

    ***

    Bise au réverbère

    en passant sous une échelle

    - brutalement banal

     

    ABC

     


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  • en chanson :

     

    Une dernière chanson pour Fanfan

    beau souvenir d'enfance que je chante toujours très souvent :

     

    Ma petite est comme l'eau
    Guy Béart

    cliquez sur le titre pour l'écouter

     

    Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive

    Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent

    Courez, courez vite si vous le pouvez

    Jamais, jamais vous ne la rattraperez


    Lorsque chantent les pipeaux, lorsque danse l'eau vive

    Elle mene les troupeaux, au pays des olives

    Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets

    Dans le laurier, le thym et le serpolet


    Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau vive

    Vinrent les gars du hameau pour l'emmener captive

    Fermez, fermez votre cage à double clé

    Entre vos doigts, l'eau vive s'envolera


    Comme les petits bateaux, emportés par l'eau vive

    Dans ses yeux les jouvenceaux voguent à la dérive

    Voguez, voguez demain vous accosterez

    L'eau vive n'est pas encore à marier


    Pourtant un matin nouveau à l'aube, mon eau vive

    Viendra battre son trousseau, aux cailloux de la rive

    Pleurez, pleurez, si je demeure esseulé

    Le ruisselet, au large, s'en est allé.

     

    Merci Fanfan pour cette belle quinzaine chantée

    ABC


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    Vase :

     

    un vase de cristal

    en soli-fleur

    cadeau éphémère

     

    ABC


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    Pour l'herbier poésie d'Adamante à partir d'une de ses photos :

     

    Esprit jardin :

     

    Souffle de bise
    Pour vent frais
    Effluve d’un parfum
    En murmure câlin
    Accroche ton cœur à l’herbe des prés

    L’air est léger
    L’esprit volage
    Caresse la brume

    Sous le premier rayon du soleil
    En espace vert
    Le jardin est un voyage
    Danse au son de tes rêves

    Les elfes de la nuit s’estompent
    Les fées s’abandonnent au jour
    Éveille tes sens à l’aube naissante


    ABC

     


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