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Et si…
- Tu en fais une tête !
- Je suis furieuse, furieuse et contrariée. Mon petit-fils me boude, mon fils me regarde de travers.
- Explique, que se passe-t-il ? Vous vous êtes disputés ?
- Même pas, voilà ce qui est arrivé. Je leur ai dit que je venais de découvrir un nouveau jeu, dans lequel il était proposé de changer de parents, ou de changer d’enfants. J’ai questionné mon petit fils, en premier, lui demandant ce qu’il ferait s’il pouvait changer de parents.
Sa réponse ne se fit point attendre et fut catégorique.
- Et si, et si, tu en as de bonnes toi, et si pas.
- Pourquoi et si pas ?
- Parce que moi, l’idée ne me plaît pas.
- Pourtant, je t’entends souvent dire, que la mère d’un tel est formidable, par ce qu’elle chante tout le temps. Que le père d’un autre est moins sévère que le tien. Que Grégory a bien plus de jouets que toi avec ses deux maisons et ses multiples frères et sœurs...
- Oui, mais non. Un jour, deux jours chez un copain, cela fait du bien, plus non merci. Mes parents ce sont les miens, j’y tiens.
Après cette prise de position ferme et définitive, je suis allée voir ses parents pour leur faire la même proposition en sens inverse. Alors là, la réponse fut cinglante.
- Mais tu es folle, complètement folle.
- Euh…
- Parce que toi peut-être tu aurais osé te poser cette question ? Moi, ton fils, tu m’aurais échangé contre un autre ?
- Non mais…
Ma belle-fille m’a regardée éberluée comme si j’étais un ovni, tombé du ciel, qu’elle voyait pour la première fois de sa vie. Elle restait complètement coite. J’ai même cru voir une larme pointer au coin de sa paupière.
Quand à ma fille, à laquelle son frère a rapporté la chose, elle m’a déclaré, en levant les yeux au ciel, qu’il n’y avait que moi pour avoir des idées pareilles.
J’ai vu le moment où ce serait eux qui voudraient changer de mère.
J’eu bien du mal, à leur expliquer qu’il ne s’agissait que d’un défi d’écriture et que bien évidemment, jamais au grand jamais une telle idée ne m’avait effleurée. Je voulais seulement tester leurs réactions, les leurs comme celles de leur fils et que d’ailleurs j’étais complètement en accord avec eux. J’ai beau leur dire et leur redire que je cherchais juste quelques idées pour remplir ma feuille blanche, rien n’y fait. Trois semaines que cela dure, trois semaines cela n’a pas de sens…
Je crois qu’ils vont avoir du mal à s’en remettre et par voie de conséquence moi aussi…
Quelle idée de jouer avec des « Si » !
ABC
Devoir sur table :
Et si Pierre aimait les parents de Paul, que Paul préférait ceux de Jacques qui, lui, ne jurerait que par les siens. Si la sœur de Jacques avait un faible pour le père de Pierre dont la mère ne parlerait que d’avoir un fils comme Jacques. Si Paul ne supportait pas sa sœur en rêvant à l’adorable petit frère de Pierre, et que, ce petit frère ne souriait qu’à la mère de Paul. Si le Père de Paul était un original songeant à changer d’enfants comme de chemise, tandis que celui de Pierre, à la main de fer, ne supporterait pas les familles nombreuses, espoir fou de la mère de Jacques.
Le sujet du jour serait de composer la famille idéale pour chacun des trois garçons.
Je lirais, je relirais le sujet. Je me prendrais la tête entre les mains. Je me remuerais les méninges : Pierre, Paul, Jacques, Jacques, Pierre, Paul, la sœur, le frère, sa mère sans son père, son père et son petit frère. Je composerais une familiale salade niçoise. Ce devoir serait bien pire que les problèmes de train de mon enfance. Je chercherais l’inconnu, je débusquerais l’intrus, je croirais toucher au but, je trébucherais, je tournerais en rond… Décidemment, je ne serais pas douée pour résoudre ce genre d’équations.
En désespoir de cause, j’écrirais :
« Sachant que le but du jeu des 7 familles, jeu traditionnel qui a forgé ma petite enfance, est d’unir chacun de ses membres et non de les séparer. Me souvenant qu’il m’a été enseigné, à l’école primaire, qu’il était impossible d’additionner les choux avec les carottes, et préférable de ménager la chèvre et le chou. Je refuse de mettre Paris en bouteille et jette tous les si à la corbeille. Je brouille les cartes, je les coupe. Contre toute attente, je laisse Pierre, Paul et Jacques dans leur propre famille et je passe la main à mon voisin».
Ce serait ma façon de ne pas rendre une copie blanche, tout en tirant mon épingle du jeu.
ABC
Vous venez de découvrir les deux textes que j'ai écrit pour le nid des mots
l'atelier a eu lieu mercredi dernier
le thème était
"Et si les enfants avaient le droit de changer de parents
ou
l'inverse"
Merci à Jill Bill qui elle aussi a participé
17 commentaires -
Sous le tempo
De ses sabots
Il avançait vagabond
Au bord d’un ruisseau
Dans le souffle du vent
Se jouant du printemps
Caresse de verdure
Effleurant sa monture
Chant des oiseaux
Clapotis de l’eau
Sous le tempo
De ses sabots
Il avançait vagabond
Au bord d’un ruisseau
Du ruisseau à la rivière
De la rivière à la mer
En douce solitude
Sans aucune habitude
Les épaules sur son dos
La tête sous son chapeau
Son esprit en bandoulière
Pas un regard en arrière
Sous le tempo
De ses sabots
Il avançait vagabond
Au bord d’un ruisseau
Vieux cow-boy débonnaire
Sans plan de carrière
Marchant vers demain
En se donnant la main
Il rêvait de l’océan
Du cri des goélands
D’un billet vers ailleurs
Espoir d’un vrai bonheur
Sous le tempo
De ses sabots
Il avançait vagabond
Au bord d’un ruisseau
Au bord d’un ruisseau
Suivant son tempo
Vagabond
Sans compagnon
Vers la mer
Tête en l’air
Sous son chapeau
Au bord de l’eau
Main dans la main
De son destin
Progressant
Nez au vent
Sous le tempo
De ses sabots
Il avançait vagabond
Au bord d’un ruisseau
À l’horizon
Adieu vagabond
Seule sa monture
Bien loin de la verdure
Sur une plage déserte
Reste en alerte
Là-bas son chapeau
Sur le sable chaud
Silence du vent
Il est absent
Sous le tempo
De ses sabots
Il avançait vagabond
Au bord d’un ruisseau
Au bord d’un ruisseau
Lui le vagabond
Emporté par la vague
S’évade
ABC
Thème proposé par Lénaïg
(texte publié en absence, que j'avais écrit l'an dernier pour le "Nid des mots")
16 commentaires -
(gargouille de la cathédrale de Rodez)
Helmut, n'est pas un Saint Bernard
Il aime la bière
ne se promène jamais
sans son tonneau
le soir
à la tombée du jour
il chante à pleine voix
Son aubade à la lune
ABC
Pour La cour de récré de JB
23 commentaires -
N'oubliez pas de cliquer sur les photos
Entre ombre et lumière
la caresse du soleil
embellit les sauvageonnes
ABC
17 commentaires
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